[Circuit du Laquais à Champier (Isère)]

[Circuit du Laquais à Champier (Isère)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0304A 15
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
descriptionAdresse : Circuit du Laquais, 931, route du Bailly, 38260 Champier.
historiqueRhône-Alpes devait avoir son circuit automobile. Mais les travaux de celui du Laquais sont suspendus sous la pression d'une association de riverains. Un nouveau permis de construire est en attente.
historiqueQu'un circuit automobile ne fasse pas l'unanimité, cela n'a rien d'étonnant. Pourtant, celui du Laquais, sur la commune de Champier en Isère, dont les travaux ont été entrepris au printemps [1992], laissait de beaux espoirs aux amateurs de vitesse qui ne s'expriment plus sur la route depuis longtemps. Ligne droite juste devant les stands, environ 700 mètres, première courbe à rayon croissant, virage à peine serré, épingle, courbe en devers ensuite... Sur 2,6 kilomètres, tous les éléments étaient réunis pour le plaisir de la conduite de vitesse que ce soit à moto ou en voiture. Mais si le circuit existe, clairement dessiné et l'ensemble du terrassement déjà réalisé, n'y a plus d'engin sur le chantier depuis le 23 juillet. La cause ? Elle est explicitée par une banderole tendue à deux pas du circuit sur le terrain de l'habitation la plus proche. Le verdict est sans appel : "Non au circuit !" Depuis le lancement du projet, réalisé en concertation avec la municipalité de Champier, quelques riverains s'inquiétaient de ces grands travaux. Regroupés au sein d'une association loi 1901, les opposants au circuit ont finalement contesté le permis de construire autorisé par la commune qui avait réalisé, pour l'occasion, une modification du Plan d'occupation du sols sur 32 hectares après consultation de la Direction départementale de l'équipement et de la Direction départementale agricole. C'est à la Préfecture que les contestataires, regroupant une soixantaine de personnes dont deux des plus proches voisins du circuit, ont obtenu un sursis à exécution des travaux et la réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement. Etude qui serait montée jusqu'au ministère de l'Environnement et porterait sur les conséquences d'une telle structure sur la faune et la flore. Eric Vautier, maître d'ouvrage du circuit, ne manque pas de rappeler à ce sujet que la Nationale 85 passe juste devant. "De toute façon, ce sursis à exécution n'implique pas directement les financiers ni le maitre d'ouvrage, précise-t-il. Un nouveau permis de construire devrait être délivré avant la fin de l'année [1992] et s'il y a un préjudice concernant le retard des travaux, nous n'avons pas l'intention d'envenimer les choses. Dès le départ, nous avons tenu compte de ces problèmes. Par exemple, le règlement intérieur du circuit est strict, et plus précisément en ce qui concerne les nuisances sonores. Il s'appuie sur la réglementation européenne en matière de bruit". En revanche, le maître d'ouvrage n'a pas connaissance de l'avis donné après l'étude d'impact. Elle est actuellement sur le bureau de la sous-préfecture de Vienne en charge du dossier. Le rejet du premier permis de construire ne portait d'ailleurs que sur un point précis de rachat de terrains nécessaires à l'élargissement d'un chemin. Et de l'avis d'Eric Vautier, il n'y a pas de problème de fond. "Ce qui a inquiété les gens, c'est la plaquette, l'information diffusée dans la presse, le parallèle avec le circuit de F1 de la Bièvre, projet sur lequel j'ai également travaillé, le fait que le Laquais soit présenté comme le seul circuit de la région", ajoute-t-il. "Les gens ont sans doute eu peur de voir débarquer une foule de personnes dans les environs". Reste que les amateurs de sports auto et moto attendent toujours leur circuit dans la région. Eric Vautier à pour cela rencontré le secrétaire de George Sarre, Secrétaire d'Etat aux Transports, qui annonçait, il y peu, un programme de circuits moto-auto dans toutes les régions de France. Et sans aucun doute, le projet de Vautier fait office d'oasis dans le grand désert de la région Rhône-Alpes. Celle-ci devrait étudier, comme la Bretagne ou l'Alsace-Lorraine, un projet de réalisation par le biais des collectivités territoriales d'après le Ministère. Un soutien qui serait sans doute le bienvenu pour le circuit du Laquais. Car, sans compromettre son futur fonctionnement, les rebondissements de procédure administrative alourdissent la facture qui devait initialement s'élever à trente millions. Source : "Le Laquais au point mort" / Christophe Doré in Lyon Figaro, 6 novembre 1992, p.19.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP05663.

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